Explorer la ville - Première édition du Cabaret Urbain 10 mai 2018

C’est avec grand plaisir que je vous offre cette première édition du Cabaret Urbain, un magasine hebdomadaire de réflexion sur la ville d’hier, d’aujourd’hui et de demain qui explorera les enjeux urbains du 21e siècle.

Reprenant le format éprouvé de MAIS, l’émission, Le Cabaret Urbain est une production du Montréal Ville en Mouvement. À compter du 7 juin, l’émission sera diffusée en direct depuis le Virage, un site situé en bordure de l’ancienne gare de triage Outremont où l’Université de Montréal développe son nouveau campus.

Pour cette première édition, réalisée depuis les studios de CISM à Côte-des-Neiges, je vous propose de mettre la table pour une réflexion sur la ville que nous avons et sur celle que nous voulons.

Les villes comptent actuellement pour un peu plus de 50 % des quelque 7,5 milliards d’humains qui peuplent la planète. D’ici la fin du siècle, les villes abriteront environ 80 % d’une population mondiale de 11 milliards d’individus.


Parce que les défis qui se posent sont aussi colossaux qu’urgents. Les impacts sociaux, environnementaux et économiques de la grande urbanisation à venir se répercuteront sur tous les grands enjeux de l’heure. De la transition énergétique aux changements climatiques.  Des inégalités socioéconomiques, à  la sécurité alimentaire, en passant par l’approvisionnement en eau potable et la gestion des matières résiduelles. De l’innovation sociale et technologique à la participation démocratique, l’avenir du monde se joue en grande partie dans les villes.



MAIS-phémérides du 10 mai
 
L'arrivée en ondes du Cabaret Urbain marque le retour des MAIS-phémérides, ces éphémérides militantes, artistiques, industrielles ou scientifiques qui nous rappellent que le présent est plus souvent qu’autrement le reflet d’un passé, proche ou lointain, dont on a oublié de tirer les leçons.

Le 10 mai 1933, les Nazi organisent un grand autodafé devant l'opéra de Berlin. Ce jour-là. les nazis brûlent sur la place publique quelque 25 000 livres d'auteurs interdits. En quelques années, les nazis passeront de ce type de violence symbolique, ciblant notamment les juifs et les communistes, à une violence extrême qui coûtera la vie à des millions des personnes.

Comme quoi, pour paraphraser le philosophe Karl Poppler, une société tolérante ne peut tolérer l’intolérance, même sur le plan symbolique.

Il y a donc de quoi s’inquiéter de voir des suprémacistes blancs s’afficher de plus en plus ouvertement ici à Montréal : qu’on pense à cet homme qui a déployé un drapeau nazi sur un toit à Parc-Extension le 1er mai, aux graffitis glorifiant les leaders xénophobes de l’alt-right qui sont apparus sur le Plateau cette semaine ou au montréalais Gabriel Sohier Chaput, alias Zeiger, qui a été démasqué récemment comme étant un influent membre de la nébuleuse néo-nazie nord-américaine sur Internet.
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On parle beaucoup ces jours-ci des événements de Mai 68 en France, mais on oublie que l’événement à l'origine du déclenchement des troubles est la tenue annoncée d’un rassemblement du mouvement d’extrême droite Occident sur le campus de la faculté de Nanterre. La rencontre du 3 mai donne lieu à une confrontation violente entre les militants d’Occident, les jeunesses communistes et la police.

Une semaine plus tard, le 10 mai 1968, après une grande manifestation en journée, des protestataires de gauche dressent des dizaines barricades dans le Quartier Latin. À deux heures du matin, plus de 6000 policiers donnent l’assaut et interpellent plus de 450 personnes.

Par un curieux hasard, c’est ce soir là que Léo Ferré chante pour la première fois sa chanson Les Anarchistes, qui est devenue, au corps défendant de Ferré, un espèce d’hymne anarchiste.

C’est tout pour les MAIS-phémérides de cette semaine. La suite au prochaine épisode, parce que si l’histoire se répète parfois, c’est peut-être parce qu’on n’écoute pas ce qu’elle nous dit.



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