L'école, c'est politique - Sommaire de l'émission du 26 février 2015


«[Le] temps de l’institutionnalisation de l’éducation correspond, pour la plupart des pays nord-occidentaux, à celui de la la course ambitieuse, via l’industrialisation, pour la constitution et le maintien d’empires coloniaux qui sont les prémisses au capitalisme généralisé que nous connaissons aujourd’hui. (...) Il fut donc tentant de faire de l’éducation une affaire d’État. Les États-nations ont très tôt compris l’intérêt de greffer aux aspirations humanistes de l’éducation les instruments utiles è l’avènement de leur puissance politico-économique. Ainsi, bâtissant les savoirs, en faisant de l’acte éducatif le résultat d’une science établie, la société faisait entrer les enfants dans les classes sans doute pour leur bien, mais aussi pour celui des États auxquels ils étaient désormais redevables. »

Thierry Pardo exprime dans cet extrait d’Une éducation sans école, paru l’an dernier aux éditions Écosociété, le caractère résolument politique des programmes d’instruction publique. 

Pour terminer cette série sur l’éducation, nous nous penchons sur cette question avec Marc-André Éthier, directeur du Département de didactique à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Montréal. À la chronique historique des MAIS-phémérides, on revient notamment sur l’histoire de la partition de l’Afrique et sur l’abolition de la peine de mort pour motifs politiques. Au passage, on fait un tour dans le vestibule sonore pour écouter un dernier volet du documentaire sonore Montréal en Morceaux.

L'échec est scolaire - Sommaire de l'émission du 19 février 2015

« Il est certain que les politiques d’austérité menées en occident de ces temps-ci ne font et ne feront qu’aggraver les problèmes que rencontre l’institution scolaire (...). De même, la mise en place de systèmes à deux ou trois «vitesses», comme on le voit actuellement au Québec, est désastreuse sur le plan éducatif. La formation commune offerte par l’école publique secondaire tend à n’être plus suivie que par des jeunes issus des milieux les moins favorisés sur le plan économique, ce qui renforce la reproduction des inégalités sociales par le système scolaire. La moindre des choses aujourd’hui, si l’on veut d’une école qui permette à toutes et tous d’acquérir une formation de qualité consisterait à supprimer le financement public des écoles privées (...) et à réinvestir cet argent dans un système public privilégiant l’aide aux plus vulnérables. »

Si «Trop d’école, tue l’école», comme le conclut Yves-Marie Abraham dans un article paru en octobre dernier dans la Revue Relations, c’est peut-être surtout parce que les réformes contemporaines de l’éducation tendent davantage à renforcer sa fonction de reproduction sociale qu’à développer son potentiel émancipateur.

Yves-Marie Abraham, qui enseigne la sociologie à HEC Montréal, est de passage à MAIS, l’émission pour alimenter notre réflexion sur l’échec scolaire, entendu ici comme étant l’échec de l’école et non celui des élèves. À la chronique historique des MAIS-phémérides, on revient sur la Loi de sûreté générale de 1858 et sur les débats suscités par la révolution copernicienne. En chemin, on retourne faire un tour dans le vestibule sonore pour le second volet du documentaire sonore Montréal en Morceaux. Au passage, on ouvre l’abécédaire anti-capitaliste de la CLAC à la lettre E.

Pour une éducation émancipatrice - Sommaire de l'émission du 12 février 2015


« Il s’agit (...) de réfléchir à ce que signifie, aujourd’hui, former des êtres humains autonomes capables de pensée critique et donc d’avoir une préhension sur la vie collective et sur l’héritage culturel qui leur est transmis. Il s’agit de prendre conscience de ce qu’il nous faut opposer au dévoiement marchand de l’éducation, à la fascination de nos dirigeants pour les formes de l’administration managériale et technocratique, à la captation de la créativité et de l’imagination par les seules forces productives. Il s’agit de chercher comment faire de l’éducation un vecteur d’humanité et d’humanisation du monde et non un instrument de dressage au profit d’un quelconque pouvoir, qu’il soit économique, politique ou religieux. »

Emiliano Arpin-Simonetti livrait ce plaidoyer « Pour une éducation émancipatrice » dans le cadre d'un dossier de la Revue Relations publié en octobre 2014.

MAIS, l’émission reprend la balle au bon, et vous propose une réflexion sur le potentiel émancipateur et humaniste de l’éducation, dans le cadre d’une série d’émission sur le thème de l’éducation, commencée la semaine dernière avec la rediffusion d’une entrevue avec Normand Baillargeon. La capsule historique des MAIS-phémérides est de retour au programme cette semaine. On passera ensuite faire un tour dans le vestibule sonore pour entendre un premier volet du documentaire sonore Montréal en morceaux, avant de revenir en studio où on s’entretient de philosophie de l’éducation avec Anne-Marie Claret, professeure de philosophie au cégep du Vieux-Montréal.

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