Santé pour 2012!


Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), celle-ci se définit comme « un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité. » Rien de moins. À ce compte là, on peut affirmer que personne n'a jamais été pleinement en santé! Et si l'on peut toujours aller mieux, est-ce alors dire que le rôle de la médecine ne serait pas exclusivement de remédier aux maux et aux déficiences du corps ou de l'esprit, mais bien plus de créer les conditions individuelles et collectives du bien-être humain et ce, tant sur le plan physiologique que psycho-social?

Laissons de côté, voulez-vous, cette question rhétorique et attardons-nous plutôt à une question plus pragmatique : par où commencer pour apporter plus dans santé dans le monde? On peut chercher une piste de réponse dans l'éthique de la permaculture, dont les trois principes élémentaires sont : 1) prendre soin de la terre, 2) prendre soin de l'humain et 3) partager équitablement.

Prendre soin la terre, d'abord, car c'est elle qui supporte notre développement : sans écosystème en santé, il n'y a plus de nourriture saine ni d'eau potable. Face à la dégradation croissante de nos milieux de vies locaux et de l'environnement global, il n'y a aucune liste d'attente qui puisse contenir l'urgence écologique contemporaine. Prendre soin de la terre n'est ni plus ni moins qu'une question de survie de l'espèce.

Ensuite, prendre soin de l'humain, c'est-à-dire s'occuper et se préoccuper de soi-même et de ses proches afin de cultiver l'autonomie et la responsabilité face au bien-être personnel et général. Les relations humaines sont l'essence même de la vie sociale, la société n'étant rien d'autre que le produit d'interactions entre des individus. À l'indifférence, l'individualisme, l'utilitarisme qui caractérisent nos modèles de relations interpersonnelles actuels, il faut substituer la considération, la solidarité, l'altruisme. Un changement de paradigme relationnel est nécessaire pour construire une société cohésive et intègre qui pourra assurer la protection sociale de toutes les populations contre les risques naturels et sociaux, accentués par des siècles de négligence environnementale et d'injustice culturelle, économique et politique.

Ce qui nous amène, enfin, au dernier principe (et non le moindre) : partager équitablement. L'idée d'une croissance infinie dans un monde fini relève d'une dangereuse utopie, radicale et extrémiste, que seuls une classe politique guidée par les intérêts absurdes de marchés détraqués peut encore défendre aujourd'hui. Il en résulte une triple crise écologique, financière et politique qui ne peut se résoudre que par une révolution économique complète qui remettra la production et la consommation en phase avec la distribution et l'utilisation des ressources sur la planète. Au final, tout un chacun aura sa juste part ou personne n'aura plus rien du tout.

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Si l'année 2012 devait marquer la fin du monde, ce sera peut-être la fin du monde tel que l'on connaît : malade et infirme. Ceci dit, le patient n'est être pas encore entièrement perdu. Avons-nous encore une chance de le guérir?

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