Deux ans plus tard, et il y a toujours un «MAIS»

Un « mais », parce que :
« Sans la musique, la vie serait une erreur. » (Nietzsche)
« Si le monde était clair, l’art ne serait pas. » (Camus)
« Trop d’information tue l’information. » (Mamère – non, non, pas ma mère : Mamère!)
« Une société qui ne se pense pas ne peut que sombrer dans la décadence, lentement ou brutalement. » (Touraine)

*

Qui l’eût cru? Qu’un simple acrostiche de quatre lettres (« MAIS » pour musique, art, information et société) puisse donner matière à 104 semaines d’émission, soit plus de 5 500 minutes ou près de 350 000 secondes de temps d’antenne, voilà qui a de quoi surprendre… S’il y a toujours un « mais », c’est bien parce qu’il y perpétuellement une raison de s’opposer ; parce qu’il y a inlassablement une réserve à émettre ; parce qu’il y a constamment une objection à formuler. Et comme tout n’a pas encore été dit, même après deux ans d’une expérimentation radiophonique, dont vous êtes les valeureux cobayes et dont les studios de CISM sont le laboratoire, c’est reparti pour un tour de piste!

À vos marques, prêts, partez. Dans le monde des médias, c’est la course à la nouvelle. Il faut la couvrir vite. Une fois couverte, plus personne ne la verra, et on pourra ensuite l’ensevelir sous une tonne d’autres nouvelles qui n’auront de toute façon pas le temps de vieillir. Parce que le vieux, ça fait usé, on préfère le neuf. Et puis, il faut rester jeune et dynamique, que diable! Allez, on va surfer sur le tsunami de l’information : c’est la vague du siècle qui emporte tout sur son passage. (En particulier le sens critique.) Mais attention au déferlement d’images et de mots, et gare au ressac. Le journalisme d’aujourd’hui est un sport extrême.

Maintenant, grâce aux nouvelles technologies de la communication, on est connecté en permanence à nos réseaux sociaux, sources privilégiées d’information de seconde main. (Au fond, pourquoi me donnerais-je la peine de m’informer moi-même, si je peux suivre les gazouillis intempestifs de mes amis virtuels qui sont, paraît-il, bien mieux renseignés que moi?) Puis, en un clic, on a accès à la connaissance encyclopédique qu’un moine aurait étudié pendant toute une vie, mais nous on n’a pas de temps à perdre : on ne veut pas apprendre, on veut juste savoir.

**

Nous sommes bel et bien entrés dans l’ère de l’information, dans la société du savoir. Le virage numérique, nous le prenons à toute vitesse, sans trop nous préoccuper du fait que, de l’autre côté de la courbe, il pourrait fort bien y avoir un mur de béton dans lequel nous risquons de nous fracasser de plein fouet. Mais malheureusement, malgré leurs téléphones intelligents et autres micro-ordinateurs de poche, malgré l’Internet sans-fil et les réseaux satellites, ceux qui frapperont le mur en premier ne pourront pas nous prévenir de faire attention. Il n’y pas de signal de l’autre bord.

Nombre total de pages vues