Cabaret Urbain du 7 juin - En direct à CISM

« Il nous apparait clair que l’ancrage local des militant.e.s et des organisations - [leur] ancrage dans un territoire qui a une histoire et des aspirations qui dépassent la somme de volontés individuelles - ainsi que la coalition dans la diversité permettent d’expliquer [la] victoire politique [que représente la réappropriation collective du Bâtiment 7 à Pointe-Saint-Charles]. La coalition dans la diversité est impossible sans la confiance mutuelle et si le dogmatisme est présent chez l’un ou l’autre des acteurs. Reconnaître que l’allié est forcément différent et que le but n’est pas d’imposer ses propres vues, mais plutôt de définir les différentes vues, pas si éloignées les unes des autres, peut créer un acteur collectif plus fort, capable de répondre à un plus grand nombre de situations et de défis.» 

Voici l’une des leçons tirées d’un essai paru il y a 5 ans aux éditions Écosociété et laconiquement intitulé : Bâtiment 7. Victoire populaire à Pointe-Saint-Charles.

Ce soir au Cabaret urbain, on plongera dans l’histoire d'une longue lutte pour l’appropriation populaire d’anciens immeubles du CN dans le Sud Ouest pour poser un regard nouveau sur le processus de « requalificaiton » de l’ancienne gare de triage Outremont du Canadien Pacifique, où l’Université de Montréal développe son nouveau campus.

Contrairement à ce qui était prévu et annoncé, c’est depuis les studios de CISM à Côte-des-Neiges que je vous livre cette émission.

Je vous retrouverai la semaine prochaine sur le site du Virage, d’où le Cabaret Urbain sera présenté en direct devant public le jeudi à 19h jusqu’à la fin de l'été.


On inaugure quand même la saison officielle du Cabaret Urbain ce soir avec, entre autres choses, une carte blanche à la « scrapbookeuse subversive » Sara Hébert. 
MAIS-phémérides du 7 juin C’est le retour du segment historique des MAIS-phémérides, des éphémérides militantes, artistiques, industrielles ou scientifiques destinées à éclairer le présent des reflets d’un passé parfois oublié. On commence avec une bribe d’histoire ferroviaire européenne. Le 7 juin 1826 une ordonnance royale concède à la compagnie des frère Camille et Marc Seguin, la construction d'une ligne de chemin de fer entre Saint-Étienne et Lyon. Il s’agit de la première ligne construite en Europe continentale, et comme pour certaines lignes construites à la même époque au Canada, l’aventure se soldera par un fiasco financier. Fait amusant, les trains qui circulent sur cette voie sont à traction chevaline et servent au transport... du charbon! Alors que la Belgique voisine inaugure sous l’égide du secteur public la première ligne de chemin de fer à vapeur en mai 1835, la France attendra plus d’un siècle avant de nationaliser les chemins de fer avec la création de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), le 1er janvier 1938. Deux ans plus tôt, le 7 juin 1936, le patronat français et la Confédération générale du travail, dans laquelle les cheminots français en mènent large, signent les accords de Matignon qui consacrent le droit syndical et instituent la semaine de 40 heures et les congés payés. Le 7 juin 1914, la police tire sur la foule lors d'une manifestation à Ancône en Italie, faisant trois morts. Près d’un siècle plus tard, un jeune manifestant italien du nom de Carlo Giuliani sera abattu à bout portant par la police dans le cadre de manoeuvres de répression brutale des manifestations contre le G8 à Gênes. Le 7 juin 1968, dans la foulée des mobilisations étudiantes de mai 68, les CRS tentent d’évacuer de force les grévistes et les étudiants qui occupent l'usine Renault de Flins. Trois jours plus tard, le militant étudiant Gilles Tautin mourra noyé dans la Seine en tentant d'échapper à une charge policière aux abords de l'usine à Flins. Plus près de chez nous, le 7 juin 2012, on assiste à une première grande MaNUfestation contre le Grand prix de Formule 1 de Montréal. Parallèlement à cette action politico-ludique que n’auraient pas renié les jeunes révoltés de mai 68, la Convergence des luttes anticapitalistes organise une action de perturbation au cocktail d'ouverture du Grand Prix. Le SPVM procède à l’arrestation de 37 personnes ce soir là. Si personne n’est décédé pendant les troubles du Printemps érables, plusieurs victimes de violences policières sont passées à un cheveu, ou à un oeil, de la mort. Pour terminer dans un tout autre registre, le 7 juin 2017 une équipe de paléoanthropologues repousse de près de 100 000 ans l’ancienneté de notre espèce, homo sapiens, en analysant des fossiles découverts sur le site de Djebel Irhoud au Maroc.

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