Cabaret Urbain du 14 juin 2018 - Ville intelligente, ville artificielle?

« Les fusions et acquisitions d’entreprises liées à l’intelligence artificielle ont été 26 fois plus grandes en 2017 qu’en 2015. Et la progression des capacités ne cesse d’étonner : en matière de reconnaissance d’images par exemple, le taux d’erreurs serait passé à moins de 3 % en 2017, contre 29 % au début de la décennie.

Les économistes sont généralement enthousiastes à l’égard des perspectives de l’IA pour la croissance économique… Plusieurs croient que l’IA et d’autres formes d’automatisation avancées, incluant robots et capteurs, peuvent être pensées comme une technologie d’usage général, qui permet quantité d’autres innovations conduisant ultimement à une croissance de la productivité. Toutefois, si cette théorie est exacte, se pose alors la question de savoir pourquoi, en dépit des récents progrès technologiques rapides en IA, il n’y a pas (encore) de gains correspondants en productivité. »

C’est ce que rapportait cette semaine l’Agence Science-Presse dans un article intitulé, « Impact économique de l’intelligence artificielle : on cherche encore ».

Pour cette première édition du Cabaret urbain depuis le Virage sur le site du futur Campus Mil de l’Université de Montréal, on se penche sur les promesses et les périls de l’intelligence artificielle dans nos vies et dans nos villes.

Pour en parler, on reçoit la journaliste et chroniqueure techno Catherine Mathys. Et question de rester dans le thème, on offre la carte blanche de cette semaine au photojournaliste indépendant Adil Boukind, qui signait les photos du reportage « Montréal, cerveau de l’intelligence artificielle », paru récemment dans le magazine économique français Les Échos Weekend.




MAIS-phémérides du 14 juin

Alors que les néonazis s’affichent de plus en plus ouvertement en ligne, mais aussi parfois en personne, ici même à Montréal, rappelons que c’est le 14 juin 1940 que les nazis débutent l’extermination de prisonniers au camp d’Auschwitz Birkenau. Plus d’un million de personnes auront perdu la vie dans les chambres à gaz d’Auschwitz.

Parmi les rescapés de la folie meurtrière nazie, mentionnons un nom qui passera à l’histoire ici au Canada comme pionnier de l’avortement et militant pro-choix. 

Juif d’origine polonaise, Henry Morgentaler, aura survécu au ghetto de LŁódzź et aux camps de concentration d’Auschwitz et de Dachau, avant d’étudier la médecine en Allemagne, en Belgique, puis au Canada. Diplômé de l’Université de Montréal, Morgentaler sera l’un des premiers médecins canadiens à pratiquer ouvertement des avortements illégaux dès 1968, soit vingt ans avant la décriminalisation de l’interruption volontaire de grossesse.

Et puisqu’on est en 1968, soulignons l’anniversaire de décès de Rirette Maitrejean, survenu le 14 juin 1968.

Née en 1887 dans la campagne du Limousin, Anna Henriette Estorges deviendra une militante libertaire à Paris au début du 20e siècle.

Blessée par des tirs policiers lors d’une manifestation prosyndicale en 1908, Rirette Maitrejean connaît des ennuis avec la justice, notamment en raison de son association par alliance avec les membres de la bande à Bonnet, un groupe anarcho-criminel qui multiplie les braquages et les meurtres en 1911 et 1912.

Après avoir collaboré à diverses publications anarchistes parisiennes, Rirette Maitrejean se trouve un emploi de correctrice de presse syndiquée en 1923 au Paris-Soir. En 1945, elle se joint à l’équipe de Libération, où travaille un certain Albert Camus avec qui elle se lie d’amitié.

C’est d’ailleurs elle qui sensibilisera Camus à l’anarchisme, dont la vie et l’œuvre, tant comme journaliste que comme écrivain, seront marquées par un humanisme libertaire, refusant à la fois le dogmatisme et l’apathie.

*

Faisons un grand bond dans l’histoire, pour arriver le 14 juin 2000, alors que le président sud-coréen Kim Dae-Jung et le dictateur nord-coréen Kim Jong-Il s’engagent sur la voie de la réunification de la péninsule coréenne. Force est de constater que, 18 ans plus tard, beaucoup de chemin reste à faire.

Enfin, terminons avec une nouvelle beaucoup plus récente. Le 14 juin 2006, Alstom annonce avoir décroché un contrat pour la construction d’une première ligne de tramway à Alger, un demi-siècle après le démantèlement du réseau algérien à la fin des années 1950.


Cette semaine, Radio-Canada nous apprenait que les employés d’Alstom en Inde, qui fabriqueront les 212 voitures du futur train léger du REM, seront payés autour de 2 $ l’heure en moyenne, soit environ 10 fois moins que les employés d’Alstom au Québec.

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