Une virée au virage (partie 1) - Cabaret Urbain du 17 mai 2018

Je vous invite ce soir à me suivre dans un reportage en immersion sur le site du Virage, où je vous retrouverai en direct à compter du 7 juin.

D’ici là, je vous propose de vous mettre dans l’ambiance du Cabaret Urbain en parcourant avec moi ce site mystérieux, situé à l’extrémité ouest de l’ancienne garde triage Outremont, où s’implantera bientôt le campus MIL de l'Université de Montréal.

Les extraits que vous entendrez dans ce reportage ont été enregistrés lors d’une « cabane à sucre urbaine» qui a eu lieu au Virage le 12 avril.

Imaginez que vous êtes avec moi sur cette friche industrielle, enclavées entre deux voies de chemin de fer, en marge d’un grand chantier qui dévore l’un des derniers terrains vacants au centre de l’île de Montréal.

À l’horizon, des grues immenses se penchent sur un pavillon universitaire en construction, tandis que des ouvriers s’activent dans les entrailles de ce qui deviendra un pôle de savoir destiné à nourrir les esprits avides de connaissances de la génération montante. Devant vous se dressent les installations hétéroclites du Virage, où trône des structures formée de conteneurs modifiés.


Un peu en retrait, vous apercevez l’étrange pyramide du MONT RÉÉL – une expérience de design collectif éphémère évoquant le mont Royal qui se profile au loin. Vous marchez entre les rangs d'un improbable jardin maraîcher, arraché au gravier de l’ancienne emprise ferroviaire, et ceux d’un jardin floral où butineront bientôt des abeilles et où virevolteront des papillons. Derrière vous, s'étend une pépinière, comme la promesse d’une nature urbaine prête à reprendre ses droits sur la ville.


MAIS-phémérides du 17 mai


Et puisque qu’on parle d’histoire ferroviaire, profitons-en pour y aller des MAIS-phémérides de la semaine, en ce 17 mai, qui marque par ailleurs l’anniversaire de fondation de Montréal, en 1642.

Pour rester dans l’histoire ferroviaire, soulignons que c’est le 17 mai 1908 que débute l'exploitation de locomotives électriques par le CN dans le tunnel St. Clair reliant Sarnia, en Ontario, et Port Huron, au Michigan. Ce rappel est ironique, puisqu’on sait que l’avènement du Réseau électrique métropolitain rendra définitivement caduc le projet d’électrification de la ligne de Saint-Jérôme pour la faire passer dans le tunnel du mont Royal jusqu’à la gare Centrale.

C’est par ailleurs le 17 mai 1953 cette fois, que le CN inaugure une voie de déviation de 64 kilomètres sur sa ligne principale entre Montréal et Toronto, en raison de la construction de la Voie maritime du Saint-Laurent. Ce n’est pas anodin, car la construction de la voie maritime marque la fin de la vie utile des canaux, comme le canal de Lachine qui a été l’épine dorsale de la première révolution industrielle du Canada. Il faut aussi souligner qu’après avoir été largement subventionné par le gouvernement fédéral à ses débuts, le développement du réseau ferroviaire canadien s’est rapidement essoufflé. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, c’est le réseau autoroutier qui va devenir la nouvelle infrastructure chouchou des gouvernements, avec le résultat que l’on connait.


L’Encyclopédie canadienne rapporte que les dépenses gouvernement fédéral dans les infrastructures automobiles passeront de 103,5 millions de dollars en 1946 à 1,5 milliard de dollars en 1966, puis à 4,5 milliards de dollars en 1986!

Nombre total de pages vues